Le bleuet, reconnu depuis longtemps par la médecine populaire, a pour surnom le « casse-lunettes ». Il est prisé depuis toujours pour sa capacité à estomper les poches et les cernes. Alexandre Panel, du pôle Actifs végétaux chez Pierre Fabre, connaît bien ses vertus.
Cette réputation thérapeutique pour les yeux est-elle avérée ? Depuis quand le bleuet est-il connu et utilisé ?
L’usage du bleuet est très ancien. Il a, en effet, toujours été préconisé aux femmes ayant des yeux cernés et des paupières gonflées. Aujourd’hui, l’efficacité de l’actif aux propriétés décongestionnantes est prouvée et reconnue. Les molécules et leur activité sont bien identifiées.
Quelles sont ses déclinaisons en cosmétique ?
En dermo-cosmétique, la marque Klorane a mis au point une gamme complète de démaquillants riches en eau florale de bleuet combinant ainsi douceur et efficacité. Ces produits sont très apaisants pour les yeux fatigués. Une autre des spécificités de la fleur est son colorant bleu naturel. Il est utilisé dans certains shampooings pour raviver l’éclat des cheveux blancs et éviter leur jaunissement. Dans ce cas, on utilise les vertus astringentes du bleuet.
Comment est cultivé le bleuet ?
Autrefois, on trouvait cette plante dans la nature, au milieu des champs. Mais, avec l’utilisation des pesticides, elle a progressivement disparu de l’environnement. Au sein des Laboratoires Pierre Fabre, nous avons mis en culture cette plante dans le Tarn, en agriculture bio. La récolte intervient au moment de la floraison, en juin-juillet. Nous fonctionnons en circuit court, pour éviter les altérations de la fleur. Le séchage permet de stabiliser la teneur en actifs. Puis les fleurs sont broyées et transformées en eau distillée.
Cet élixir de jouvence a-t-il livré tous ses secrets ?
Nous continuons à travailler sur le bleuet. Nous menons régulièrement des recherches sur d’autres parties de la plante pour tenter de trouver de nouvelles propriétés. Ces pistes sont gardées secrètes pour l’instant. Mais la réflexion est toujours en cours, ce qui est rare avec déjà deux lignes de produits associées à une même plante.