Le syndrome de Gianotti-Crosti touche surtout les jeunes enfants entre 6 mois et 6 ans. Il se manifeste par une éruption cutanée symétrique sur les bras, les jambes, les fesses et parfois le visage, liée à une infection virale (comme Epstein-Barr ou l’hépatite B). Cette affection n’est pas contagieuse, ne laisse pas de cicatrices et disparaît spontanément en 2 à 8 semaines. Le traitement repose sur l’apaisement des démangeaisons et une bonne hydratation de la peau.
Qu’est-ce que le syndrome de Gianotti-Crosti ?
Le syndrome de Gianotti-Crosti est une réaction cutanée bénigne, sans gravité, observée presque exclusivement chez les enfants en bas âge.
Ce qui le rend reconnaissable, c’est son éruption symétrique sous forme de petits boutons plats, rouges ou rosés, qui s’installent sur les bras, les jambes, les fesses et parfois le visage.
Le torse, le ventre et le dos sont épargnés, ce qui aide à faire la différence avec d’autres éruptions infantiles. La peau n’est pas douloureuse, mais elle peut gratter légèrement. Le début est brutal et souvent précédé ou accompagné d’un épisode viral comme la mononucléose.
Le nom peut faire peur, mais dans la réalité, c’est une pathologie rassurante : aucun risque de contagion, aucune séquelle à long terme… et surtout, tout rentre dans l’ordre sans intervention médicale spécifique.

À quoi ressemble l’éruption ? Voici les signes à repérer
L’éruption typique du syndrome de Gianotti-Crosti ne ressemble pas à une rougeole ou à une varicelle.
Ce sont des papules : des petits boutons ronds ou ovales, plats sur le dessus, rouges ou couleur chair.
Elles font entre 1 et 10 mm, parfois un peu plus, mais gardent un aspect homogène. On les retrouve toujours en symétrie : les deux bras, les deux jambes, les deux joues.
Ce détail est utile pour faire la différence avec d’autres dermatoses comme l’eczéma ou une allergie localisée.
Chez certains enfants, les ganglions peuvent gonfler légèrement, notamment dans le cou ou les aisselles.
Une petite fièvre, une fatigue ou un manque d’appétit peuvent accompagner l’éruption, mais ces symptômes restent modérés.
Quelle est la cause du syndrome de Gianotti-Crosti ?
Cette affection n’est pas une maladie en soi, mais plutôt une réaction immunitaire déclenchée par une infection virale.
Le corps réagit à un virus en produisant des anticorps qui, dans certains cas, créent une réponse cutanée.
Parmi les virus fréquemment en cause, on retrouve :
- Epstein-Barr (responsable de la mononucléose infectieuse)
- L’hépatite B, beaucoup plus rare grâce à la vaccination
- Le cytomégalovirus
- Le virus Coxsackie
- Le parvovirus B19
- Certains virus respiratoires
Des cas ont été rapportés après une vaccination (hépatite B, ROR, grippe), sans que cela remette en cause l’utilité des vaccins. Ce type de réaction reste exceptionnel et transitoire.
Le syndrome n’est pas contagieux. Cela veut dire que votre enfant peut continuer d’aller à la crèche ou à l’école si son état général le permet.

Combien de temps dure le syndrome de Gianotti-Crosti ?
Dans la majorité des cas, la durée est comprise entre 2 et 8 semaines, l’éruption peut s’étendre légèrement ou évoluer en intensité, mais elle suit son cours sans laisser de traces.
Il peut arriver que les boutons mettent jusqu’à 3 mois pour disparaître totalement, surtout si l’enfant a une peau plus réactive. Le phénomène de pigmentation post-inflammatoire, une coloration plus foncée temporaire sur les zones touchées, peut persister un peu plus longtemps, surtout chez les enfants à peau foncée.
Une bonne hydratation quotidienne de la peau avec une crème adaptée permet d’accélérer la disparition des marques et d’éviter les démangeaisons résiduelles.
Quels traitements en cas de démangeaisons ?
Aucun traitement médical n’est nécessaire pour soigner le syndrome de Gianotti-Crosti.
L’objectif est uniquement de soulager l’enfant si l’éruption le gêne ou le gratte.
Vous pouvez utiliser une crème hydratante type émollient deux fois par jour. En cas de démangeaisons importantes, votre médecin pourra conseiller un antihistaminique oral, comme la cétirizine ou la loratadine, ou une crème corticoïde douce à appliquer localement.
Attention à ne pas gratter les lésions : cela augmente le risque d’infection secondaire. Coupez les ongles de votre enfant, proposez des vêtements en coton et évitez les bains trop chauds qui assèchent la peau.
Ces soins coûtent peu : une crème hydratante adaptée coûte entre 5 et 15 euros, et les antihistaminiques génériques sont remboursés sur ordonnance.
Faut-il consulter un médecin ?
Oui, surtout au début.
Une éruption cutanée chez un enfant n’est jamais anodine. Même si vous avez déjà vu des photos sur internet, seul un professionnel peut confirmer qu’il s’agit bien du syndrome de Gianotti-Crosti.
Le diagnostic se fait à l’œil nu. Aucun test n’est nécessaire, sauf si l’enfant présente des signes associés inquiétants : fièvre persistante, gonflement du ventre, fatigue anormale. Dans ces cas-là, le médecin peut demander une prise de sang pour vérifier s’il s’agit d’une infection virale plus sérieuse, comme une hépatite.
Dans la majorité des cas, aucune analyse n’est prescrite. Le médecin vous rassure, donne des conseils pour la peau, et c’est terminé.
Le syndrome de Gianotti-Crosti est-il fréquent ?
Ce n’est pas le syndrome le plus connu, mais il n’est pas rare chez les enfants entre 6 mois et 6 ans.
Il touche aussi bien les filles que les garçons. Il est plus souvent vu au printemps et en été, probablement à cause de la recrudescence de certaines infections virales.
Certains enfants peuvent le développer plus d’une fois s’ils rencontrent différents virus dans leur petite enfance, mais cela reste exceptionnel.
Peut-on le confondre avec autre chose ?
Oui, et c’est pour cela que l’avis d’un médecin est indispensable.
L’éruption peut faire penser à la varicelle, à une allergie, à une gale ou à un eczéma. La forme symétrique, l’absence de cloques, et le fait que le tronc soit épargné orientent vers le bon diagnostic.
Voici un tableau comparatif pour aider à mieux visualiser les différences avec d’autres éruptions infantiles :
| Affection | Zones touchées | Apparence des boutons | Autres signes |
|---|---|---|---|
| Syndrome de Gianotti-Crosti | Bras, jambes, fesses, visage | Papules rouges, symétriques | Démangeaisons légères, ganglions |
| Varicelle | Tout le corps | Vésicules puis croûtes | Fièvre, fatigue |
| Rougeole | Démarre au visage | Boutons rouges qui se rejoignent | Toux, conjonctivite, forte fièvre |
| Scarlatine | Aisselles, cou, tronc | Petits boutons rugueux | Angine, langue framboisée |
| Eczéma | Coudes, genoux, joues | Plaques rouges sèches ou suintantes | Peau sèche, grattage chronique |
Que faire au quotidien pour accompagner son enfant ?
Hydrater la peau matin et soir, surveiller l’évolution de l’éruption et limiter les grattages, c’est tout ce qu’il faut faire. Pas besoin d’antibiotiques ni de traitement lourd.
Vous pouvez donner un bain tiède chaque jour, ajouter un peu d’huile relipidante dans l’eau pour adoucir la peau, puis appliquer une crème hydratante immédiatement après.
Évitez les savons parfumés, les vêtements en laine ou en tissus synthétiques qui irritent, et privilégiez les tenues amples et douces.
En cas de doute, si la situation évolue ou si d’autres symptômes apparaissent, reprenez contact avec votre médecin.
FAQ
Le syndrome de Gianotti-Crosti est-il dangereux ?
Non, ce n’est pas une maladie grave. C’est une réaction cutanée transitoire, liée à une infection virale, qui disparaît toute seule en quelques semaines sans laisser de trace.
Est-ce que c’est contagieux ?
Non, l’enfant n’est pas contagieux. Il n’y a pas de danger pour les autres enfants à l’école ou à la crèche.
Est-ce que ça revient ?
C’est rare, mais possible. Si l’enfant est exposé à un nouveau virus capable de déclencher la même réaction, l’éruption peut réapparaître.
Faut-il traiter avec des médicaments ?
Pas dans la majorité des cas. Une crème apaisante, un antihistaminique ou un traitement local peuvent être utilisés en cas de démangeaisons importantes, mais le plus souvent, il suffit d’attendre que ça passe.

