Retenir trop souvent l’envie d’uriner ou d’aller à la selle dérègle le fonctionnement naturel de votre corps. Cela peut entraîner infections urinaires, douleurs abdominales, calculs rénaux, voire des troubles digestifs chroniques. En écoutant votre corps dès les premiers signaux, vous évitez des conséquences médicales lourdes… et bien désagréables au quotidien.
Uriner : un réflexe vital !
Garder l’urine dans la vessie pendant des heures revient à forcer un réservoir déjà plein. Cela crée une pression excessive sur les parois de la vessie, ce qui peut la distendre durablement.
Une vessie distendue perd en élasticité et a plus de mal à se vider complètement, ce qui favorise les infections urinaires.
Ces infections, causées par la prolifération de bactéries dans l’urine stagnante, peuvent provoquer brûlures en urinant, douleurs dans le bas-ventre et fièvre.
Si vous ressentez régulièrement ces symptômes, consultez rapidement un professionnel de santé. Pour éviter ça, allez aux toilettes toutes les 3 à 4 heures, même si l’envie n’est pas urgente.
Plus grave encore, à force de retenir, vous pouvez provoquer un reflux de l’urine vers les reins.
Ce phénomène appelé reflux vésico-urétéral peut détériorer le fonctionnement rénal. À long terme, cela favorise aussi la formation de calculs rénaux, responsables de coliques néphrétiques particulièrement douloureuses.
Une hydratation suffisante (1,5 à 2 litres d’eau par jour) et des mictions régulières limitent ce risque.
Trop attendre pour aller à la selle fatigue tout le système digestif
Lorsque vous avez envie d’aller à la selle et que vous vous retenez, les selles restent plus longtemps dans le côlon. Résultat : elles deviennent plus sèches et plus dures à évacuer.
Cela accentue la constipation et rend l’évacuation douloureuse.
En plus de douleurs abdominales et de ballonnements, cette situation peut générer des nausées, une perte d’appétit ou une sensation de ventre gonflé en permanence.
Pour soulager votre transit, privilégiez une alimentation riche en fibres (fruits, légumes, céréales complètes), buvez suffisamment et bougez au moins 30 minutes par jour. Si vous êtes assis toute la journée, des pauses courtes et régulières peuvent déjà faire une grosse différence.
À force de forcer, les tissus autour de l’anus peuvent se fragiliser. Cela augmente les risques d’hémorroïdes ou de fissures anales, souvent douloureuses et gênantes dans la vie de tous les jours.
Utilisez un repose-pied aux toilettes pour adopter une posture plus physiologique (angle de 35°) et faciliter l’évacuation sans douleur.
Les conséquences à long terme sont sérieuses
Une constipation chronique causée par la rétention fréquente peut engendrer une impaction fécale. Il s’agit d’un bouchon de selles durcies bloqué dans le rectum ou le côlon. Dans ce cas, des laxatifs ne suffisent plus.
Une intervention médicale est souvent nécessaire, parfois en milieu hospitalier.
Cette impaction peut ensuite entraîner une incontinence fécale, c’est-à-dire une perte involontaire des selles. En plus des conséquences physiques, l’impact sur la vie sociale peut être lourd à porter psychologiquement. Pour les éviter, instaurez une routine : allez à la selle tous les jours à la même heure, de préférence après un repas, quand le réflexe naturel est plus fort.
Avec le temps, ces troubles du transit peuvent favoriser une inflammation du côlon, voire augmenter le risque de cancer colorectal. Les signes d’alerte incluent la présence de sang dans les selles, une perte de poids inexpliquée ou un changement brutal du transit. Ne laissez pas ces signaux passer inaperçus : prenez rendez-vous rapidement avec un professionnel.
Chez les enfants, l’habitude peut entraîner des troubles durables
Lorsque les enfants se retiennent trop souvent d’aller aux toilettes (par peur, stress ou inconfort), cela peut perturber leur développement digestif. Le rectum s’habitue à rester plein et finit par perdre sa sensibilité.
Résultat : l’enfant ne sent plus quand il doit aller à la selle.
Cela crée un cercle vicieux de constipation, de douleurs et parfois d’incontinence. Pour éviter ces troubles, veillez à ce que l’enfant se sente à l’aise pour aller aux toilettes, notamment à l’école ou en collectivité.
Un siège adapté, un bon rythme de sommeil et une alimentation équilibrée sont les premières bases à mettre en place.
FAQ
Est-ce grave de se retenir d’uriner de temps en temps ?
Non, une fois de temps en temps n’aura pas de conséquence. Mais si cela devient une habitude, les risques augmentent fortement : infections, douleurs, calculs… Mieux vaut prévenir que guérir.
Combien de fois faut-il aller uriner par jour ?
Entre 4 et 8 fois, selon votre consommation de liquide. Si vous buvez 1,5 à 2 litres d’eau par jour, cela vous obligera à évacuer plus régulièrement.
Pourquoi les selles deviennent dures si on se retient ?
Le côlon absorbe l’eau contenue dans les selles. Si elles restent trop longtemps à l’intérieur, elles deviennent sèches, compactes, donc plus difficiles à expulser.
Faut-il consulter un médecin si l’on est souvent constipé ?
Oui, surtout si vous avez des douleurs, du sang dans les selles ou une perte d’appétit. Une constipation persistante n’est jamais à prendre à la légère.